Le champion du monde 1998, dont l’arrivée à Nice a été officialisée hier, pour trois ans, s’inscrit sans surprise dans le projet azuréen, entre jeunesse et beau jeu.


Si fêter les vingt ans de la victoire des Bleus au Mondial file un coup de vieux à ceux qui ont connu cette épopée, Nice s’est offert un coup de jeune en recrutant un des joueurs de ce sacre. Patrick Vieira, quarante et un ans et toutes ses dents comprises dans le sourire qu’il a affiché hier, s’est engagé pour trois saisons avec le Gym. L’épilogue attendu d’un feuilleton peu économe en langueurs. Par-delà sa nomination, son actualité reste raccordée au sacre éternel de 1998, car il est attendu aujourd’hui pour prendre part, à Nanterre, à la rencontre entre les champions du monde et une sélection d’internationaux de l’époque. « Il a une demi-heure dans les jambes », a soufflé son agent Bruno Satin au terme d’une conférence de presse qui aura duré elle aussi environ trente minutes.

 

Quatre heures après son arrivée sur la Côte d’Azur en provenance des États-Unis (où il était encore l’entraîneur du New York City FC jusqu’à ce week-end), le grand « Pat », assis à côté de Jean-Pierre Rivère, son nouveau président, a hérité de la plupart des relances des journalistes. Lors de cette première apparition médiatique, la curiosité s’attachait, entre autres, aux dessous de son choix, sujet à pas mal d’étonnement.

 

“ J’ai été séduit par le projet et, surtout, par les hommes

 

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Du point de vue de ses anciens patrons, la succession de Pep Guardiola sur le banc de Manchester City semblait en effet s’inscrire dans l’évolution naturelle de son parcours. Ces derniers ont eu du mal à accepter son départ en cours de saison car le dossier imprévu de son remplacement les a embarrassés.

 

Surtout, les échos venus de France, pas du tout en retard pour annoncer un accord entre Nice et leur entraîneur en poste, ont pu susciter des tensions de nature à expliquer le lent tempo des négociations. Mais Patrick Vieira, qui a apprécié ses échanges avec les dirigeants du club azuréen, s’est accroché à sa décision, très forte. « On s’est rencontrés il y a quelques semaines, explique-t-il. J’ai été séduit par le projet et, surtout, par les hommes pour le mener à bien. J’ai passé beaucoup de temps avec Julien (Fournier, le directeur général), on a pas mal échangé avec le président pour voir comment essayer de franchir encore une étape. Quand je regarde l’effectif, ça me donne très envie, c’est très encourageant. Il y a tout ce qu’il faut ici pour réussir et mener le projet à bien. » Le troisième champion du monde 1998 à entraîner un club de L 1, après Didier Deschamps (Monaco et Marseille) et Laurent Blanc (Bordeaux et Paris-SG), sera notamment attendu sur le plan du jeu – et donc sur son plan de jeu – dans un club qui ne transige pas avec la qualité, depuis quelques saisons.

 

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“Il est important pour moi de garder cette philosophie, de jouer vers l’avant

 

« La barre est assez haute, ici, reconnaît-il à ce sujet. Il est important pour moi de garder cette philosophie, de jouer vers l’avant, avec des éléments qui expriment leur talent. Il y a deux ou trois idées que je souhaite mettre en place, pour assurer la continuité de ce qui a été fait ces dernières années. » Il s’est aussi préparé à promouvoir la jeunesse, l’autre versant du projet niçois, destiné à caresser les sommets. « J’espère aider les plus jeunes à pouvoir exprimer leur talent, poursuit l’ancien Gunner. Ça fait partie du projet : aller voir les jeunes de l’équipe 2, les intégrer à l’entraînement, les faire jouer. C’est l’image du club, ça fait partie de Nice. »

 

Pour répondre à ce cahier des charges sans surprise, il ne vient pas seul : trois éléments de son staff new-yorkais, qu’il avait précédemment connus à Manchester City, le rejoignent. « Il s’agit d’un préparateur physique (Matt Cook, ANG), d’un adjoint (Christian Lattanzio, ITA) et d’un entraîneur (Kristian Wilson, ANG), qui travaillera davantage sur le plan individuel avec les joueurs, détaille Vieira. C’est bien aussi d’avoir des anciens du club à mon côté. Je compte sur eux, que ce soit Lionel (Letizi), avec lequel j’ai joué en sélection, ou Fred (Gioria), qui connaît le club et a une très grande expérience de la L 1. » Lui, l’ancien Cannois (1993-1996), s’apprête à la redécouvrir après plus de vingt ans d’absence, avec un bonheur partagé au sein du Gym. ‘