Il y a des endroits magiques, marqués à vie dans le coeur... des supporters et le Stade du Ray en est un! C'est l'occasion de vous parler d'un livre de Serge Gloumeaud;  "Stade du Ray 1927  - 2013" Grâce ce petit ouvrage, vous allez revivre les grands moment de ce stade...

 

 

 

 

Extraits:

 

Vendredi 26 avril 2002. Alors que mon fils vient à peine de naître, je me rends au Ray avec la ferme intention d’assister au match qui permettra au Gym d’accéder à la Ligue 1, cinq interminables années après l’avoir quittée. Pour cela, il suffit de remporter une victoire ce soir et, dans le même temps, que notre adversaire direct, Le Mans, ne s’impose pas.

 

Le suspense ne dure pas longtemps. Juste avant la mi-temps, Poussin Meslin inscrit son quatorzième but de la saison sur une ouverture de « Pablito » Rodriguez alors que Le Mans est déjà mené par deux buts à zéro sur sa pelouse. Une ouverture du score qui semble libérer les aiglons. Patrice Évra s’offre même une montée qui aurait pu s’achever par un but sans un sauvetage miraculeux du gardien istrien. Patrice Évra, repositionné cette saison-là en tant que défenseur latéral par Sandro Salvioni, lui qui évoluait jadis en attaque… Finalement, Laurent Gagnier et Pablito achèvent le travail et offrent aux supporters le final que tout le monde attend !

 

Au coup de sifflet final, je ne résiste pas au plaisir d’escalader la grille nous séparant du terrain pour partager ma bonne humeur avec les acteurs du match. Un sourire béat collé au visage, je cours vers les joueurs qui, comble de malheur, fuient de peur de se faire happer par la foule en délire. Tant pis. La joie de fouler l’herbe du Ray me suffit.

 

Dans les vestiaires, la fête appartient aux héros de cette soirée. Poussin Meslin raconte son but : « Quand je vois que Pablo récupère le ballon, je sais qu’il va me le donner entre les défenseurs. Il me reste à ajuster le plat du pied. Cette saison, c’est le but qui me donne le plus d’émotion. Une vraie décharge ! Au bout du match, j’ai conscience de vivre le plus beau jour de ma vie ! »

 

Patrice Évra, quant à lui, se confie : « Tous nos sacrifices ont payé. Quoiqu’il arrive, je n’oublierai jamais ce club. C’est le plus beau moment de ma vie sportive ! »

 

Les jours qui suivent cette soirée sont délicieux. La perspective de retrouver l’élite suffit à orienter l’aiguille du baromètre de mon humeur au beau fixe. Quelles seront les nouvelles recrues ? Quand sera publié le calendrier ? Quand recevrons-nous les marseillais et quand irons-nous à Monaco ? Voilà les principales pensées qui occupent une grande partie de mon cerveau. Certes, la situation financière de l’OGC Nice n’est pas au beau fixe et la stabilité de son équipe dirigeante pose question mais ce sont des aléas qui sont devenues des habitudes. Et, à vrai dire, on commence à s’y faire…

 

Vendredi 31 mai 2002. Mon corps pourtant fort agile est sur le point de tomber à la renverse lorsque je prends connaissance du journal du jour. J’apprendrais qu’une guerre atomique est déclarée, l’effet serait exactement le même. « L’OGC Nice relégué en National par la DNCG avec perte du statut professionnel ». Certes, depuis mon dernier voyage culturel à Rome, incluant bien évidemment une visite approfondie du principal monument de la capitale, le Stadio Olimpico, je sais bien qu’il n’y a qu’un pas du Capitole à la Roche Tarpéienne. Mais il n’existe aucune référence historique connue pour illustrer le passage, en une petite journée, de la Ligue 1 professionnelle au championnat National amateur ! Bref, alors que le Ray s’apprêtait à recevoir la visite de prestigieux crampons lyonnais ou parisiens, voilà qu’on lui promet de vulgaires semelles dunkerquoises. Pouah !

 

Les semaines qui suivent la terrifiante annonce font vivre à l’OGC Nice une des périodes les plus rocambolesques de son histoire. Relégation, faillite, un président s’en va, un autre arrive, puis s’en va de nouveau, on parle d’un repreneur, finalement non, il n’y a plus d’espoir, ah oui, peut-être que si, il paraît que la mairie a une solution, ben finalement non…

 

Pourtant, peu à peu, la révolte niçoise prend forme avec, dans le rôle du défenseur des causes désespérées, Gernot Rohr. Si, en coulisses, les grandes familles niçoises se démènent pour rassembler les francs nécessaires, sur le terrain médiatique, Gernot sait mener sa barque. Alors que l’OGC Nice n’existe plus, il va réaliser un coup de pub en organisant, sur proposition de certains supporters, une véritable manifestation de soutien qui contribuera à sensibiliser l’opinion publique avec, dans le rôle principal, le stade du Ray !

 

« Il fallait démontrer à tout le monde que l’équipe existait toujours car le début du championnat approchait. Nous avons alors organisé un entraînement en public au stade du Ray qui s’est déroulé devant 5 000 personnes ! Il ne restait plus qu’une quinzaine de joueurs. Ceux qui avaient reçu de bonnes propositions, comme Angan ou Evra, étaient partis. Nous avons ressorti de vieux maillots et de vieux ballons car nous n’avions plus d’équipementier… J’avais pris la parole avec José Cobos pour redonner de l’espoir aux supporters qui, par leur présence, nous avaient aussi redonné une bonne raison d’y croire ! »

 

Et voilà comment le Ray a participé au sauvetage de l’OGC Nice !

 

L’histoire se terminera finalement bien avec le maintien du Gym en Ligue 1. Cet épisode douloureux aura même le mérite de souder un club qui va alors vivre, à l’instar du Ray, une véritable renaissance.

 

Samedi 10 août 2002. Lorsque je me rends au Ray pour assister à la première journée de championnat, je mesure la chance que j’ai de pouvoir voir le Gym défendre ses couleurs en Ligue 1. Malgré tout, au niveau sportif, je ne sais pas quelle équipe niçoise je vais découvrir… Dernier budget du championnat, sans aucun moyen financier pour recruter, le club a dû faire preuve d’ingéniosité pour composer un groupe de joueurs aptes à débuter la saison, dont certains ne sont même pas encore arrivés…

 

L’ambiance au Ray est pourtant très joyeuse. Des tribunes peuplées descend une douce euphorie que rien ne semble pouvoir ébranler, pas même une défaite de l’OGC Nice contre Le Havre. À la fin du match, le Ray est même debout et applaudit les perdants ! Un évènement exceptionnel lorsque l’on connaît l’intransigeance du public niçois… Incontestablement, il est en train de se passer quelque chose d’inhabituel. Une sorte d’anomalie qu’on ne saurait expliquer…

 

Cette impression est confortée par les résultats de l’OGC Nice lors des matchs qui suivent. Le Gym empile les victoires et le Ray accueille de nouveau, plus de vingt ans après, une équipe qui navigue en tête du classement de Ligue 1 !

 

Lors de la deuxième journée, Strasbourg explose en plein vol sous les coups de butoirs d’aiglons déchaînés. Kaba Diawara remet trois fois le couvert avant que José Cobos n’ajoute un quatrième but en fin de rencontre. Après une victoire nette et sans bavure à Lille (3-0), on pense que le Gym faiblit lorsque Montpellier ouvre le score au Ray lors de la journée suivante. N’y comptez pas ! Renversement de situation grâce à deux buts de Kaba Diawara et d’Éric Roy. L’OGC Nice prend alors la tête du classement général ! L’équipe que tous les observateurs renvoyaient illico en Ligue 2 régale de championnat. Et le récital continue… Après un match nul à Paris contre le PSG de Fernandez et de Ronaldinho, ce sont les marseillais qui passent à la trappe dans un stade du Ray tout ébouriffé. Sans l’ombre d’un doute, l’OM s’incline suite à deux réalisations d’Everson puis d’Olufadé, en toute fin de match. Trois mois auparavant, l’OGC Nice n’avait plus d’équipe. Aujourd’hui, il domine l’Olympique de Marseille ! S’ensuivront des victoires au Ray contre Troyes et Bastia avant que le Gym s’en aille défier, sur ses terres, le champion de France en titre, l’Olympique Lyonnais. Menés deux buts à un, c’est Pancho Abardonado qui, sur un coup franc d’Everson, nous offrira l’égalisation et maintiendra le Gym dans sa position de leader. Je sais, ce match n’a rien à voir avec le Ray mais le souvenir de ce but me procure tellement d’émotions que je profite de toutes les occasions pour en parler !

 

Grâce à une combativité et une solidarité hors pair, l’OGC Nice parvient à se hisser en tête de la Ligue 1 pendant onze journées. Onze journées durant lesquelles tous les supporters niçois auront le sentiment de marcher sur l’eau. Et le feu d’artifice du début de saison ne sera pas un feu de paille… Tout au long de la saison, cette bande de gars revenus de nulle part fait vibrer le Ray. Évidemment, les blessés mettront peu à peu en évidence la maigreur d’un effectif qui ne permettra pas de tenir cette cadence infernale jusqu’à la fin du championnat. Mais cette saison 2002/2003 restera incontestablement comme un souvenir exceptionnel dans la mémoire du Ray.

 

José Cobos, capitaine emblématique, se souvient : « Malgré la première défaite à domicile contre Le Havre, je n’ai jamais ressenti aucune peur. C’est difficile à expliquer mais il y avait une grande force qui se dégageait de cette équipe. Nous n’avions pas de grandes qualités techniques mais nous étions poussés par une énergie extraordinaire. Je ne garde pas le souvenir d’un match en particulier. Pour moi, chaque rencontre était un vrai bonheur et chacun d’entre nous prenait du plaisir sur le terrain. Nous avions plaisir à être ensemble. Nous n’avions pas d’objectif précis, on ne pensait même pas au classement… On affrontait nos adversaires toujours de la même manière, sans se poser de question. Finalement, notre victoire n’est pas notre place au classement. Elle est représentée par tout ce que nous avons vécu avec nos supporters et par le souvenir que nous avons laissé. Encore aujourd’hui, je suis interpellé dans la rue par des gens qui se souviennent de cette période. Nous étions appréciés parce que nous étions une équipe courageuse qui se battait sur le terrain. Vous savez, il m’arrive de revoir certains joueurs contre qui nous avons joué durant ces deux saisons et ils me disent que nous dégagions une telle force que certaines équipes avaient peur de jouer contre nous ! »

 

Nous avons choisi ce passage car il reste sûrement un des plus grands souvenirs de l'histoire du Ray et de l'OGC Nice... mais les deux ne sont-ils pas liés?

 

Alors à quelques semaines de Noël, vous voulez faire plaisir à votre mari, à votre femme, à vos enfants prenez leur ce livre sur ce stade qui restera à jamais dans nos coeur!     

 

Pour cela, allez sur le site de l'auteur 

 

Vous pouvez vous le procurer aux boutiques officielles du club (place Massena et stade) mais aussi à la Boutique du Club des Supporters, 44 Rue Arson.

 

Son prix: 15€ seulement!

 

A noter: que les photos de l'article appartiennent au site et qu' il y a 130 photos dans l'opus!