L'Olympique de Marseille est passé à l'attaque jeudi sur le terrain judiciaire pour obtenir la suspension de deux arrêtés interdisant à ses supporteurs de se déplacer à Nice dimanche pour l'un des sommets de la 30e journée de Ligue 1.

 

Le club a indiqué jeudi en début d'après-midi qu'il allait saisir le tribunal administratif de Marseille "en déposant un référé liberté et un référé suspension", à la fois contre un arrêté ministériel interdisant tout déplacement de supporteur marseillais à Nice et un arrêté préfectoral qui interdit lui l'accès au stade.

 

Deux clubs de supporteurs de l'OM, les Ultras et les Winners, ont aussi attaqué les deux arrêtés, selon l'avocat de l'OM, Olivier Grimaldi.

 

Le ministère de l'Intérieur a de son côté confirmé jeudi avoir pris un arrêté d'interdiction de déplacement à Nice des supporteurs marseillais afin de "prévenir des troubles à l'ordre public".

 

"Il existe un climat de fort antagonisme entre les supporteurs des deux équipes", a déclaré le porte-parole du ministère Pierre-Henri Brandet. "L'arrêté d'interdiction de déplacement à Nice des supporteurs marseillais, signé par le ministre de l'Intérieur, vise donc à prévenir les troubles à l'ordre public tels qu'il a pu y en avoir par le passé".
"Pour rappel", a ajouté le porte-parole, "lors du match aller, les supporteurs de Nice n'avaient pas été autorisés à se déplacer à Marseille".

 

Sommet du championnat

 

L'arrêté ministériel qui interdit la présence de supporteurs marseillais à Nice est "une décision ubuesque et incompréhensible", a estimé le président marseillais Vincent Labrune.
Selon lui, après une réunion préparatoire du 19 mars, la préfecture des Alpes-Maritimes avait "affirmé pouvoir garantir la sécurité au stade", si quatre unités de forces mobiles, soit 200 hommes, étaient attribuées pour cette rencontre classée à haut risque, ce qui sera bien le cas.

 

Or, l'arrêté préfectoral a été pris le lendemain 20 mars, selon Me Grimaldi.

 

Pour M. Labrune, qui rappelle que le comportement de ses supporteurs a été "irréprochable" lors des deux récents déplacements de l'OM à Paris, "les motivations de cette interdiction sont contradictoires et incohérentes".

 

Quelque 800 supporteurs marseillais, déjà en possession de leurs billets, devaient prendre place dans les tribunes du stade du Ray dimanche, pour un sommet du championnat entre l'OM, actuellement 3e au classement, et Nice, 5e.

 

La saison dernière, le ministère de l'Intérieur avait déjà pris un tel arrêté interdisant cette fois tout déplacement de supporteurs niçois à Marseille, lors de la 12e journée de Ligue 1, en raison de risques de troubles à l'ordre public.

 

Les rencontres entre Nice et Marseille font toujours l'objet de beaucoup d'attention. En février 2012, un policier et un stadier avaient été blessés au Vélodrome par des projectiles lancés sur la pelouse par les supporters niçois durant une demi-finale de Coupe de la Ligue remportée par l'OM.

 

"On est surpris par cette décision tardive du ministère de l'Intérieur", a indiqué Me Grimaldi, précisant qu'il allait déposer sa requête devant le tribunal administratif "jeudi soir ou vendredi matin".

 

"Le but est d'obtenir la suspension de l'arrêté ministériel", a ajouté l'avocat, précisant que le juge des référés pouvait statuer au plus tard samedi.

 

Jeudi matin, avant même l'officialisation de cet arrêté ministériel, l'OM avait estimé que cette décision allait "à l'encontre de l'équité sportive", espérant que ses joueurs bénéficieraient "du soutien de leurs supporteurs pour l'affiche de cette 30e journée".

 

Sollicité par l'AFP, le président de l'OGC Nice, Jean-Pierre Rivère, a indiqué qu'il n'avait "pas à commenter un arrêté ministériel", ajoutant cependant: "j'avais regretté que nos supporters n'aient pas pu accompagner l'équipe au Vélodrome à l'aller, et je regrette que les Marseillais soient privés du déplacement retour. Disons 1 partout, balle au centre".
"Je souhaiterais vraiment qu'à l'avenir tout le monde puisse supporter son club partout, a-t-il encore indiqué. Pour moi, le foot est un spectacle et une fête auxquels tous peuvent participer".

 

Commantaire du site: L'OM s'est-il posé la question sur l'équité sportive lors du match aller?!? Ah non, c'était les supporters niçois qui étaient interdits!!!