Le ministre de l’Industrie prépare sa reconversion. Selon nos informations, il a fait savoir à Christian Estrosi, par SMS, son envie de reprendre le club de football de Nice. Le maire niçois confirme l'information, et s’étonne de la démarche de son collègue du gouvernement…

 

Lassé par la politique et en partance vers de nouveaux horizons, Eric Besson réussira t-il sa conversion dans le football ? Il en rêve. Et lorgne, comme le relevait Le Monde mercredi dernier, la présidence du club de l’OGC Nice. Selon nos informations, le ministre de l’Industrie a même fait une démarche très concrète pour parvenir à ses fins.

 

A la fin du mois de mai 2011, le club niçois est dans une situation financière préoccupante. Le président Gilbert Stellardo tire la sonnette d’alarme. Sans une augmentation du capital, la pérennité du club est en danger.

 

Au moment où le club part en quête d’actionnaires, Eric Besson envoie un SMS au maire de Nice Christian Estrosi pour l’informer de son intérêt. "J’ai des repreneurs pour ton club", écrit-il. "Oui, et j’ai répondu que je ne fais pas d’ingérence dans le football", rétorque aujourd’hui le maire de Nice, quelque peu irrité par la démarche de son collègue. "Ca m’a surpris qu’un homme occupant un poste de ministre puisse avoir le temps de s’intéresser au football." Eric Besson avait pourtant entrepris une démarche similaire en 2007 pour reprendre en main le FC Nantes.

 

L’inimitié entre Besson et Estrosi est connue, et n'a cessé de croitre ces dernières années. Le maire de Nice n’a jamais digéré que ce dernier lui ait succédé à la tête du ministère de l’Industrie. Fort logiquement, il n'a pas donné suite aux sollicitations de son collègue. Au final, c'est Jean-Pierre Rivière, un homme d’affaires niçois, réputé proche de Christian Estrosi, qui a reçu l’aval de la mairie durant l'été pour reprendre le club.

 

Certaines sources proches de l'OGCN affirment aujourd’hui que l’ancien ministre de l’Industrie craignait qu'Eric Besson tente un "scénario à la Tapie". L’ancien ministre de la Ville de Mitterrand avait repris l’Olympique de Marseille, à la fin des années 80, pour se donner les moyens de conquérir la ville. Cette hypothèse fait sourire Christian Estrosi : "Quand on ne s’intéresse pas à son ministère…". Sous-entendu, tout est possible.