Capitaine de Nice en début de saison, Julien Sablé ne fait plus partie des plans d'Eric Roy. Avant la réception de Sochaux (17h00), le joueur confirme son mal être.

 

« Julien Sablé, comment votre situation s'est-elle à ce point compliquée ?

 

Ce sont les aléas d'une carrière... L'an dernier, j'ai fait une bonne saison, dixit mon entraîneur. Depuis, il y a eu des nouveaux, une nouvelle philosophie de jeu. Il y a deux ans, j'ai une discussion avec Eric Roy au moment où il a repris l'équipe, et il m'avait déjà fait comprendre que je n'étais pas le profil qu'il souhaitait. Maintenant, il sait que je suis un battant. Je vais essayer de lui donner le plus d'insomnies possibles.

 

Vous a-t-il dit ce qu'il n'appréciait pas chez vous ?

 

Il n'y a pas d'explication. La saison dernière, je n'étais au départ pas dans ses petits papiers et, au final, j'ai fait 35 matches. Mais, même si mon cas est difficile et même si on a tous une part d'égoïsme, je fais passer le collectif avant moi. J'attends mon tour, en me préparant le mieux possible même si j'ai perdu le brassard et ma place. J'ai une grande faim et une grosse frustration de ne pas être sur le terrain.


Avez-vous une discussion avec Eric Roy ?

 

Non, car pour lui il n'y a pas à en avoir. Il a toujours dit qu'il n'avait pas à expliquer ses choix. Je respecte ça. Ceci dit, je ne suis pas surpris, je sais que je ne suis pas sa tasse de thé. Il apprécie l'homme, mais pas trop le joueur. Il a des idées de jeu, et je ne rentre pas dedans.

 

Avez-vous quand même une petite idée de ce qui cloche ?

 

Il m'a demandé en début de saison de progresser sur certains points, et de redevenir notamment plus décisif. Mais je suis un joueur de l'ombre, avec mes qualités. Je sais ce que je peux apporter à une équipe. Il le sait aussi. Il faut prendre son mal en patience et saisir sa chance si le tour arrive. Mais pas question pour moi d'aller quémander quelque chose.

 

C'est dur à vivre ?

 

Oui, c'est même très dur. Quand on vous enlève la passion... Avant, j'aurais été beaucoup plus sanguin, alors que désormais je prends ça avec philosophie. Quand j'arrive dans le vestiaire, comme j'ai été capitaine, je mets mon mal-être de côté. A la maison, c'est un peu plus difficile. Il y a cette souffrance de ne pas faire totalement partie du projet. Mais je m'accroche, c'est dans mon caractère. J'arrive en fin de contrat, je n'ai que 31 ans, et j'ai de très bonnes sensations en ce moment. On verra si mon profil peut intéresser un projet ailleurs si jamais on ne veut plus de moi ici. Car je n'ai pas envie de lâcher le morceau.

 

Pourriez-vous quitter Nice cet hiver ?

 

C'est possible. Je ne peux pas me permettre, à six mois de la fin de mon contrat, de ne pas jouer. Toutes les perspectives sont ouvertes. Mais dans le foot, tout va tellement vite. Il peut se passer beaucoup de choses. J'ai vu et vécu tellement de choses dans le football que la photo du moment peut très vite changer si je bosse bien. »