Comme Nice – qui n’a plus gagné à domicile depuis le 20 janvier face à Nancy (1-0) et qui est passé de la 4e à la7e place – vous allez moins bien…

C’est vrai. Après un bon début de saison, j’ai connu un premier trimestre 2008 compliqué. Je suis moins bien depuis, mais je crois que ce phénomène est amplifié. Lors de mon transfert à Lyon, fin janvier, on a beaucoup parlé de moi. Du coup, j’ai changé de statut et mes performances sont épiées. J’ai davantage de responsabilités mais c’est à moi de montrer que je suis à la hauteur.

 

Vous assumez donc cette baisse de forme ?

Bien sûr, même si je pense que j’ai un certain nombre de circonstances atténuantes à faire valoir.

Lesquelles ?

D’abord, c’est la première foisque je fais une saison complète. J’ai joué tous les matches (il n’a raté que celui contre Paris) alors que l’année dernière on se partageait la tâche avec Vahirua. C’est quelque chose que je dois digérer. Ensuite, j’ai longtemps souffert d’une cheville qu’un Angevin (Kouassi, en Coupe de France, 1-2) n’a pas ménagée. Je retrouve seulement maintenant mes sensations.

Ce « marquage », c’est la rançon de la gloire ?

En tout cas, je fais l’objet d’une surveillance beaucoup plus serrée. J’ai souvent deux adversaires sur moi et je manque d’espace. J’ai aussi changé de poste lorsque Balmont ou Hellebuyck ont été absents. Le coach avait besoin  de moi, mais je ne suis pas un récupérateur. Ce n’est pas là que je peux donner le plus. Mes performances s’en ressentent et j’en arrive à être critiqué par le public.

« Pour rester à Nice, j’ai fait des sacrifices »

Vous trouvez qu’il a la dent trop dure ?

L’an dernier, malgré une saison difficile, les supporters nous ont sans cesse poussés et nous ont aidés à obtenir le maintien. Là, on est dans le premier tiers du classement et il leur arrive de nous insulter, de nous siffler.  ranchement, je ne comprends pas.

Certains vous accusent d’avoir déjà la tête à Lyon…

Ça, ça me fait plutôt rire. À Lyon, j’aurais pu y jouer aussitôt après avoir signé. Pour rester à Nice, j’ai fait des sacrifices. J’ai renoncé à un titre de champion, à des matches de Ligue des champions, j’ai perdu de l’argent et peut-être aussi l’opportunité d’aller aux Jeux Olympiques avec le Brésil parce que, à l’OL, on m’aurait vu davantage. Mais je voulais absolument aider le Gym à aller le plus haut possible.

C’est vrai que vos coéquipiers vous appellent le Lyonnais ?

Oui, ils n’arrêtent pas de me chambrer avec ça dans le vestiaire, mais je le prends bien car je sais qu’ils plaisantent et qu’ils sont contents pour moi. Certains supporters pensent vraiment que je m’économise ou que je me cache. Ceux-là me manquent de respect.

Vous regrettez d’être resté à Nice ?

Quand j’ai pris cette décision, je savais à quoi je m’exposais. Je me doutais que, si j’étais moins bon, on ferait l’amalgame avec mon transfert à Lyon et que je serais attaqué. Je ne suis donc pas surpris mais je ne regrette rien. Ça m’ennuierait simplement de finir comme ça. Alors je veux marquer des buts, faire des passes décisives pour amener Nice à la 5e ou à la 6e place et partir la tête haute.