A l'image de son équipe, Florent Balmont est rayonnant. Avec Echouafni, la sentinelle, Hellebuyck, son pendant à gauche, et Ederson, le meneur brésilien surdoué, Balmont fait partie du carré magique des Aiglons et brille au sein du milieu en losange instauré par Frédéric Antonetti. « Il est l'un des tous meilleurs joueurs du Championnat à son poste », confirme son entraîneur. Gros travailleur, excellent dans le harcèlement, il délivre des passes décisives et sait trouver Koné les yeux fermés.

 

Antonetti : « Il a une belle remontée de ballon. C'est un très bon relayeur et il a beaucoup d'activité. Humainement, c'est un garçon très pro. Depuis trois ans que j'entraîne Nice, il n'a manqué que trois matches, c'est dire. » Le joueur, attablé à une terrasse ensoleillée du centre d'entraînement, est bien dans ses baskets. « Après Lyon et Toulouse, Nice est venu me chercher. Je prends du plaisir dans ce club. Je joue. C'est l'essentiel .

Après une saison dernière en dents de scie, il confirme avoir retrouvé son meilleur niveau. « Ma saison est très bonne , dit-il. L'année dernière, j'ai joué blessé. Ça m'a un peu handicapé. Là, je trouve que je suis encore plus régulier qu'avant. J'en suis assez content. »

 

L'équipe de France n'est jamais venue frapper à sa porte. « Il y a deux ans, je me disais ''pourquoi pas ?''. Mais depuis, je n'y pense plus trop », dit le joueur formé à l'OL. A l'époque, Nice jouait bien et s'était même hissé en finale de la Coupe de la Ligue. Mais Raymond Domenech préférait alors le novice Rio Mavuba et au Lensois Alou Diarra. « C'est comme ça, il (Domenech) a fait ses choix, dit Balmont sans rancune. Je suis dans le même club depuis trois ans, je suis assez régulier, je me montre en Ligue 1 ». Antonetti tente à son tour une explication. « Je n'ai pas toutes les données mais il est clair qu'il n'en est pas très loin. Mais il y a beaucoup de monde à son poste. S'il était titulaire à Lyon ou Marseille, il serait sélectionné .

Nice, club assez peu médiatisé, peut toutefois se réjouir de la convocation en A' de Hugo Lloris. « Cela montre qu'il y a des bons joueurs au GYM , assure le natif de Sainte-Foy-lès-Lyon. On découvre que Nice sait jouer au football .

« Je ne me tracasse pas, conclut-il sur le sujet. Je fais désormais mon bonhomme de chemin sans y penser .

Florent Balmont vit sa quatrième saison à Nice, sans doute la plus accomplie. Sous contrat avec le club azuréen jusqu'en 2009, il n'a pas de plan de carrière ficelé. Cela ne l'obsède pas, d'autant que le GYM tourne bien. La saison dernière, il aurait pu partir lors du mercato d'hiver. « Après le mauvais début de saison, je me posais beaucoup de questions .

Plusieurs clubs dont Monaco et Marseille étaient chauds mais cela ne s'est pas fait, « pour diverses raisons ». Il concède que son gabarit ne joue pas forcément toujours en sa faveur. Le football moderne aime les joueurs bien charpentés et les recruteurs se méfiraient de sa taille de guêpe (1m70) et de son poids plume (64 kg). A 27 ans, Balmont a encore de la marge et le temps de découvrir un autre football, espagnol de préférence. La Liga le fait saliver : « C'est le championnat qui me plait le plus. C'est celui où il y a le plus de jeu. C'est vivant, moins tactique qu'en France et il renvoie la notion de plaisir ». « Pour l'instant, je suis très bien là. Vivre une saison comme celle-là me donne envie de rester ». Le club ne le retiendra pas. « Nous avons mis en place une politique sportive et nous nous y tenons , rebondit Antonetti. Florent a un bon de sortie. S'il a une opportunité, il est normal qu'il s'en aille .

Mais si Nice reste perché en haut du classement, Florent Balmont pourrait décider d'aller jusqu'au bout de son contrat. Celui-ci sera bien rempli et la Liga attendra un an de plus.