Pour l'emporter hier au stade du Ray, Marseille a dû faire preuve d’un mental acéré face à la pression niçoise, s’en remettre à quelques exploits de Mandanda, mais surtout afficher ses progrès dans le jeu. L’OM peut se réjouir de compter sur une division offensive performante. Nasri absent, Valbuena s’est mué avec bonheur en meneur de jeu tandis que Niang et Cissé ont tous les deux marqué. Pour Nice, après l’élimination en Coupede France (à Angers, 1-3), il va falloir serrer les rangs, les absences de Koné et Laslandes ayant compté hier soir.

 

L’un des intérêts de ce match, c’était la confrontation entre le carré niçois constitué par Echouafni, Balmont, Hellebuyck et Ederson, le socle de l’excellent fonds de jeu de cette équipe et celui peu à peu peaufiné par Gerets et qui avait tourné à plein régime en Coupe de France contre Monaco (3-1). Une question de stratégie. Mais ce Nice-OM était d’abord un derby. Et les Niçois ont choisi d’attendre, de laisser venir les Marseillais. Une option privilégiée aussi car dans l’entrejeu niçois, ils n’étaient que deux à être vraiment opérationnels, Echouafni et surtout Balmont. Et c’était en fait Modeste qui créait le plus de souci à Marseille par ses démarrages ballon aupied. En vingt minutes, il provoquait trois cartons jaunes dans la défense marseillaise (Givet, Faty et Krupoviesa). Mandanda devait sortir d’urgence de la tête face à l’attaquant niçois (8e), mais l’OGCN profitait peu des ballons rendus par unOMtrop étiré où Valbuena se situait d’abord trop loin de ses attaquants. Et quand Nice parvenait à se montrer dangereux, Ederson, pourtant seul côté droit, se précipitait en expédiant un tir repoussé du pied par Mandanda (15e). Marseille gaspillait moins, en marquant sur sa première occasion.

Depuis le début de la rencontre, le marquage de Balmont sur Valbuena était sévère. Trop pour M. Duhamel, qui signifiait à la 16e minute un coup franc au bout duquel le ballon parvenait à Cana qui remettait pour Niang. Le Sénégalais signait alors son retour de la CAN par son onzième but en L 1. Comment allait réagir Nice ? D’abord assez maladroitement jusqu’à la mi-temps en déplaçant son bloc trop bas ou trop haut, s’offrant peu de possibilités, à part sur un coup franc de Rool où Mandanda se manquait complètement (45e + 1). Simultanément, les Aiglons offraient des espaces à des Marseillais qui peu à peu laissaient entrevoir le fonds de jeu affiché contre Monaco.

Le coup de grâce de Cissé

Toutefois, l’entente entre Cissé et Niang restait à peaufiner, comme lorsque le premier, seul dans la surface, hésitait entre la passe et la frappe et n’effectuait ni l’une ni l’autre (43e). En seconde période, on en revenait en seconde période à la confrontation attendue des fonds de jeu. Nice se montrait de nouveau conquérant mais en bon ordre, tandis que Marseille cherchait à remonter les ballons proprement afin aussi d’empêcher son adversaire de prendre du rythme. Le tout avec l’agressivité qui sied à un derby dont avait été privé Krupoviesa à la reprise, sans doute pour ses errements divers et répétés et donc remplacé par Taiwo. Les Marseillais procédaient par piques, comme celle où Valbuena chipait un ballon glissé à Grandin dont le centre était repris à côté par Cissé (68e) et Nice se lançait par vagues. Un centre de Rool provoquait un renvoi en catastrophe de Taiwo, un arrêt spectaculaire de Mandanda (72e) face à un Modeste redevenu dangereux avec un reprise de la tête au dessus (74e). Mais Mandanda et leur imprécision offensive perdaient les Niçois. Marseille doublait son avantage lorsque sur un centre de Taiwo mal repoussé par Lloris, Cissé marquait de près (76e). C’en était trop pour Nice qui voyait son invincibilité tomber et Marseille revenir à deux points, son meilleur classement de la saison à ce jour. Ce matin, l’OM est de retour dans la course à l’Europe, à deux jours de disputer les 16es de finale de la Coupe de l’UEFA face au Spartak Moscou. 

 

Les joueurs

 

L’HOMME CLÉ : MANDANDA (Marseille), 7

Il a remporté sa confrontation à distance avec Lloris. D’abord parce qu’il a gardé sa cage inviolée mais surtout parce qu’il s’est montré décisif. En particulier sur deux duels gagnés face aux attaquants niçois. Il s’est d’abord interposé sur une frappe d’Ederson en début de rencontre (15e) puis a remis ça sur un tir de Modeste en fin de match (72e).

NICE

LLORIS (5) : un peu passif sur le but de Niang,malheureux sur celui de Cissé, il n’a su être décisif.

JEUNECHAMP (6) : beaucoup d’expérience pour boucler son côté et se projeter vers l’avant.

APAM (5) : des interventions nettes mais aussi quelques oublis sur les permutations entre Niang et Cissé.

KANTÉ (5) : battu par Cana sur le but de l’OM, on l’a connu plus rayonnant.

ROOL (6,5) : très sollicité défensivement, il a assuré et fait apprécier son pied gauche.

ÉCHOUAFNI (5,5) : il a récupéré de nombreux ballons mais a semblé esseulé pour les bonifier.

BALMONT (6) : son activité habituelle et une volonté permanente de pousser son équipe mal récompensées.

HELLEBUYCK (4) : il a trop souvent fait les mauvais choix.

EDERSON (4,5) : après son duel perdu avec Mandanda (15e), il a trop rarement pris la mesure de la défense marseillaise.

BAMOGO(4) : trop de difficultés à se situer pour pouvoir peser.

MODESTE (6) : des débuts tonitruants. Des appels et des contrôles orientés déroutants. A ensuite baissé de pied.

MARSEILLE

MANDANDA (7) : voir ci-dessus.

BONNART (6) : il n’a pas pris de risques inconsidérés.

J. FATY (5,5) : pas loin de l’expulsion, il a livré un match sérieux.

GIVET (5,5) : surpris au début, il s’est ensuite repris avec beaucoup de rigueur.

KRUPOVIESA (4) : une mi-temps de peu d’envergure avant de céder sa place à TAIWO (note : 5,5) qui a tenu son rôle.

CANA (5,5) : à l’origine du but de Niang, il est monté en régime progressivement.

Be. CHEYROU (5) : un travail tout en discrétion qui a servi les intérêts de son équipe.

GRANDIN (4,5) : nettement moins en vue que face à Monaco en Coupe de France (3-1).

VALBUENA (5,5) : il a fait mal aux Niçois par sa vivacité et ses dribbles courts mais est rarement allé au bout de ses intentions.

NIANG(6) : il a signé son retour en L 1 par un but qui a lancé les Marseillais. Un gros travail défensif aussi.

D. CISSÉ (6) : bien en jambes. Son instinct de buteur a encore fait la différence pour assurer le succès olympien. Sa 9e réalisation en Championnat.