Dès son premier match sous le maillot niçois, à dix-neuf ans, il s’était illustré. Quatre minutes après son entrée en jeu à la place de Bigné le 5 février 2005 au stade du Ray, Honorato Campos Ederson était irrégulièrement stoppé dans la surface de réparation, Nice obtenait un penalty et évitait une défaite contre Metz (1-1). Trois semaines plus tard, le Brésilien célébrait le premier de ses douze buts en Ligue 1 – un lob de 35 mètres aveuglant Audard ! – contre Monaco (2-1), le club qu’il aurait pu rejoindre avant Nice si l’ASM avait exploité le DVD qu’on lui avait présenté. Ederson était alors prêté par la Juventude. Il allait l’être jusqu’à juin 2006, sans que Nice ne lui verse de salaire...

 

Puis le club azuréen déboursait 1,8 million d’euros pour lui offrir un contrat de trois ans, prolongé à l’été 2007 jusqu’à juin 2011. Trois ans après ses débuts, l’enfant de Parapua (État de São Paulo) est un élément incontournable de l’OGCN, au jeu qui fond parfois dans la bouche des supporters niçois, un dribbleur au sens collectif de mieux en mieux aiguisé qui sévit généreusement dans l’axe, côté gauche, et qui pourrait encore davantage bonifier le jeu de son équipe et le sien (trois buts, pas de passe décisive). Face à l’intérêt prononcé depuis un an de Valence, de l’Inter ou encore de Chelsea, Lyon a été le plus rapide en lâchant 14 millions d’euros.

Ricort : « Lyon fait une bonne affaire »

« Ça peut paraître beaucoup aujourd’hui, mais Lyon fait une bonne affaire, estime le directeur sportif niçois Roger Ricort. Et Ederson, gamin humble et sûr de sa force, s’y aguerrira, lui qui peut jouer dans un milieu qui bosse, 10 ou attaquant. Sa grande force, c’est sa capacité d’écoute et d’intelligence, le fait d’avoir mis deux mois pour savoir parler le français, par exemple. » Ederson, en tout cas, n’a pas voulu planter le Gym en cours de route. Il est encore niçois jusqu’à juin sous forme de prêt, bien décidé à « aller le plus haut possible » avec son club tremplin. « Mon coeur est niçois », a-t-il certifié hier au stade du Ray. La veille, il était à Lyon pour signer son contrat de quatre ans et demi. Alain Perrin lui a souhaité la bienvenue par téléphone. L’OL, c’est pour lui forcément un « bon choix, une continuité dans la progression ». Ederson a pu profiter de son passage à Lyon pour parler avec ses compatriotes Cris et Juninho, reconnaissant que ce dernier, VRP de luxe, avait « compté énormément » dans la manière et l’envie de rejoindre le sextuple champion de France. Sans se voir pour autant comme le successeur idéal du patron du milieu lyonnais : « On a des styles de jeu différents. » Frédéric Antonetti, lui, a pris acte du plus gros transfert du club : « Voir partir Ederson en fin de saison, c’est frustrant, mais la solution trouvée avantage tout le monde. Il vaà Lyon dans un grand club et il va nous aider à obtenir le meilleur classement possible. Je suis content pour lui. Il le mérite. Depuis que je le côtoie, je n’arrête pas de dire qu’il a largement le niveau pour évoluer dans un club disputant régulièrement la Ligue des champions. Pour les quatre mois à venir, j’ai entièrement confiance en lui. C’est un garçon qui a une moralité, qui a prouvé son attachement à Nice, qui ne trichera pas. »