L’international de 22 ans est l’une des grandes attractions du mercato. Lyon rôde, Bordeaux se renseigne, mais Nice ne fera aucune concession.

 

 

Son déhanché sur les terrains fait fantasmer les grands pontes de la Ligue 1. Loïc Rémy, comme Thierry Henry, a un prénom en guise de nom, et beaucoup l’imaginent déjà gravé dans le même marbre. Depuis dix jours, son patronyme anime le Landerneau lyonnais, où le natif de Rillieux- la-Pape a fait ses classes. Lancé sur le flanc droit par Gérard Houllier pendant la saison 2006-07, il n’éclot pas sous l’ère Perrin et s’en va offrir ses grandes foulées à Lens, où il est prêté de janvier à mai 2008. Quelques jours plus tard, Lyon le vend à Nice pour 8 M€. Une erreur? Rémy, début 2009, lâche avec une pointe d’amertume: «Ils ont recruté Piquionne, peut-être ontils pensé que je n’avais pas le niveau ou pas suffisamment d’expérience. Maintenant, j’ignore s’ils regrettent de m’avoir vendu ou pas, mais la porte n’est pas fermée.» Pas fermée. Des mots qui prennent tout leur sens aujourd’hui à Lyon, où Benzema, depuis le départ de Fred, erre comme un poor lonesome cowboy en attaque, et où Kader Keita, le fantôme du côté droit, n’est plus désiré.

 

La clause cachée de l’OL

 

L’OL ne manque pas d’arguments. A un an de la Coupe du monde, Rémy, qui a fêté sa première sélection chez les Bleus mardi dernier contre le Nigeria (0-1), aurait l’occasion de se mettre en valeur, tout en retrouvant un environnement affectif propice à la confiance. A Nice, où le garçon,meilleur buteur de l’équipe la saison dernière avec 11 buts, ne représente rien de moins que le plus gros transfert de l’histoire du club, on réfute toute possibilité d’exil. «Loïc est niçois. Point. Et il le restera, nous explique le président azuréen Maurice Cohen. Il n’y a même pas à évoquer un montant, je ne discute de rien à son sujet.» Qui nuance la fameuse clause insérée l’an dernier par l’OL dans le contrat niçois de Rémy. «C’est une clause tripartite qui instaure un droit préférentiel. Si l’on reçoit une offre, Lyon est prévenu, peut s’aligner dessus, et se mettre d’accord avec le joueur dans les quarante- huit heures. Mais comme on n’est pas vendeur…» Reste qu’un plan à trois pourrait s’esquisser si Marseille et surtout Bordeaux rentrent dans la danse. Laurent Blanc a fait de Rémy sa priorité en cas de départ de Marouane Chamakh. Les dirigeants girondins, qui se concentrent pour l’instant sur les prolongations de contrat de Diarra et Diawara, se sont renseignés. Ils auraient été refroidis par le tarif, qui s’élève, au moins, à 12M€. Mais Rémy, opéré hier d’une excroissance au lobe de l’oreille et au repos pour un mois, est promis à un bel avenir. Ce joueur sage et poli le sait très bien, il nous confiait sa marge de progression fin mai : «Dans la vision du jeu, je ne fais pas tout le temps les choix les plus judicieux. Je dois avoir plus de sang-froid. J’ai commis des erreurs à ne pas commettre. Quand je vois toutes les occasions que je me suis procurées cette année, je pourrais être à plus de 20 buts…»

 

Un total qui fait saliver bien des équipes de L1.