« Depuis quelques semaines vous avez envoyé des signaux forts et fréquents sur votre envie d’arrêter, mais vous n’avez jamais officialisé votre départ.

 

 

Eh bien je le fais aujourd’hui. C’est décidé, je quitte Nice. Jusqu’à présent, et même si mon intime conviction était que je devais partir, je n’étais pas arrivé à la fin de ma période de réflexion. C’est désormais chose faite. Il est préférable que je m’en aille.

 

Quelles sont les raisons qui vous poussent à partir ? 

 

 

D’abord je ne le fais pas avec le sourire. J’ai le coeur gros. J’ai passé quatre belles années à Nice. J’ai été merveilleusement accueilli et j’ai travaillé de façon exceptionnelle avec le président Cohen et Roger Ricort. Toutes les promesses qu’ils m’ont faites ont été tenues. La seule chose qui cloche, c’est le stade. On devait l’avoir en 2008. Ilne sera pas là avant 2013. Mais les dirigeants n’y sont pour rien. « On peut parler d’usure et de saturation »

 

 

2013, c’est trop loin pour vous ?

 

 

Je suis là depuis quatre ans et c’est déjà long pour un entraîneur. Aujourd’hui on peut parler d’usure et de saturation, et je n’étais pas sûr d’avoir suffisamment d’énergie pour poursuivre. Je pars en ayant le sentiment d’avoir fait le maximum de ce que je pouvais faire, mais je n’étais pas convaincu d’avoir la force nécessaire de rebâtir chaque saison une équipe, en attendant que le Gym ait enfin des moyens financiers supérieurs.

 

 

Si vous partez, c’est parce que vous avez trouvé mieux ailleurs ? 

 

 

Les choses sont claires. J’aspire à travailler dans un club où je dispose de plus de moyens qu’à Nice. J’ai envie de m’étalonner, de voir ce que je peux faire dans un contexte plus relevé, de savoir où sont mes limites. Mais pour l’instant, je n’ai aucune garantie. À la fin du Championnat, je serai un entraîneur sans emploi.

 

 

On vous prête cependant plusieurs contacts.

 

 

J’ai des touches aux Émirats, mais même si c’est enrichissant à tout point de vue, ce n’est pas une priorité. En France je suis en contact avec un club (Rennes) et d’autres m’ont fait savoir de façon indirecte qu’ils s’intéressent à moi (Paris-SG, Monaco). Mais je peux très bien me retrouver sans rien.

 

 

Que feriez-vous dans ce cas ? 

 

 

Si on ne me fait pas confiance dans un club huppé, j’en tirerai les conclusions qui s’imposent. Et comme il est hors de question de replonger dans un club de standing inférieur à Nice, je ferai un break. D’abord je prendrai trois mois chez moi en Corse, car entraîneur est un métier usant. Puis je ferai comme après mon départ de Saint-Étienne (entre 2004 et 2005). Je regarderai des matches, je ferai consultant si on me le propose. Mais mon souhait c’est évidemment de continuer. »